Le texte relate une tempête survenue le 29 septembre 1759 dans l'archipel Juan Fernandez au large des côtes du Chili, sur le navire hollandais La Virginie, à bord duquel voyageait Robinson.
Bien que le navire ait été très stable, il s'est bloqué sur un banc de sable ou des récifs. Robinson s'est retrouvé sur une plage après que le navire ait été détruit par la tempête.
La Virginie avec ses mâts arrachés est visible à l'horizon. Robinson a ressenti une douleur à l'épaule gauche, s'est fait un bonnet avec des feuilles et a marché dans la forêt avec une canne improvisée.
Les aventures de Robinson l'archipel des mots page 100.
Atelier texte.
À la fin de l'après-midi du 29 septembre 1759, le ciel noircit tout à coup dans la région de l'archipel Juan Fernandez, à six cents kilomètres environ au large des côtes du Chili. L'équipage de La Virginie se rassembla sur le pont pour voir les petites flammes qui s'allumaient à l'extrémité des mâts et des vergues¹ du navire. C'était des feux Saint-Elme, un phénomène dû à l'électricité atmosphérique et qui annonce un violent orage.
Heureusement, La Virginie sur laquelle voyageait Robinson n'avait rien à craindre, même de la plus forte tempête. C'était une galiote hollandaise.
un bateau plutôt rond, avec une mâture assez basse, donc lourd et peu rapide, mais d'une stabilité extraordinaire par mauvais temps.
Aussi le soir, lorsque le capitaine Van Deyssel vit un coup de vent faire éclater l'une des voiles comme un ballon, il ordonna à ses hommes de replier les autres voiles et de s'enfermer avec lui à l'intérieur, en attendant que ça se passe.
Le seul danger qui était à craindre, c'était des récifs ou des bancs de sable, mais la carte n'indiquait rien de ce genre, et il semblait que La Virginie pouvait fuir sous la tempête pendant des centaines de kilomètres sans rien rencontrer. Aussi le capitaine et Robinson jouaient-ils aux cartes tranquillement pendant qu'au-dehors l'ouragan se déchaînait.
Ne croyez-vous pas que cette tempête va beaucoup retarder notre arrivée au Chili ? demanda-t-il au capitaine en battant les cartes. Le capitaine le regarda avec un petit sourire ironique. Il avait beaucoup plus d'expérience que Robinson et se moquait souvent de son impatience de jeune homme.
- Quand on entreprend un voyage comme celui que vous faites, lui dit-il après avoir tiré une bouffée de sa pipe, on part quand on le veut, mais on arrive quand Dieu le veut. Contre les éléments déchaînés, il n'y a rien à faire. Alors on ne fait rien. On s'en remet au destin.
A ce moment-là, le fanal suspendu à une chaîne qui éclairait la cabine accomplit un violent arc de cercle et éclata contre le plafond. Avant que l'obscurité totale se fasse, Robinson eut encore le temps de voir le capitaine plonger la tête la première par-dessus la table. Robinson se leva et se dirigea vers la porte.Un courant d'air lui apprit qu'il n'y avait plus de porte. Ce qu'il y avait de plus terrifiant après le tangage et le roulis qui duraient depuis plusieurs jours, c'était que le navire ne bougeait plus du tout. Il devait être bloqué sur un banc de sable ou sur des récits.Dans la vague lueur de la pleine lune balayée par des nuages, Robinson distingua sur le pont un groupe d'hommes qui s'efforçaient de mettre à l'eau un canot de sauvetage. Il se dirigeait vers eux pour les aider, quand un choc formidable ébrania le navire. Aussitôt après, une vague gigantesque croula sur le pont et balaya tout ce qui s'y trouvait, les hommes comme le matériel.Lorsque Robinson reprit connaissance, il était couché, la figure dans le sable. Une vague déferla sur la grève mouillée et vint lui lécher les pieds. Il se laissa rouler sur le dos. Des mouettes noires et blanches tournoyaient dans le ciel redevenu bleu après la tempête.
Robinson s'assit avec effort et ressentit une vive douleur à l'épaule gauche.La plage était jonchée de poissons morts, de coquillages brisés et d'algues noires rejetés par les flots.À l'ouest, une falaise rocheuse s'avançait dans la mer et se prolongeait par une chaîne de récifs.
C'était là que se dressait la silhouette de La Virginie avec ses mâts arrachés et ses cordages flottant dans le vent. Robinson se leva et fit quelques pas. Il n'était pas blessé, mais son épaule contusionnée continuait à lui faire mal.Comme le soleil commençait à brûler, il se fit une sorte de bonnet en roulant de grandes feuilles qui croissaient au bord du rivage. Puis il
ramassa une branche pour s'en faire une canne et s'enfonça dans la forêt.Michel TOURNIER, Vendredi ou la vie sauvage. 1971
Video.
Vocabulaire.
1. Vergues: pièces de bois pour soutenir la voile du bateau.
Atelier exercice.
Pour comprendre le texte.
1. Qui est le héros de ce récit ? Qui sont les personnages secondaires ?
2. Où se trouvent-ils ? Justifie ta réponse.
3. A quoi correspond la date annoncée dans la première phrase du texte ?
4. Relève tous les détails qui indiquent que La Virginie est capable d'affronter la mer.
5. Quels sont les éléments qui annoncent la tempête ?
6. Relève les termes qui soulignent la force de la tempête.
7. Quelle est la phrase qui annonce l'aventure dans ce texte ? Par quels mots est-elle intro-
duite ?
8. Relève les descriptions du dernier paragraphe.
Que traduisent-elle ?
9. Quelles hypothèses vous suggère la fin de ce texte ?
Réponse:
1. Le héros de ce récit est Robinson. Les personnages secondaires sont le capitaine Van Deyssel et l'équipage de La Virginie.
2. Ils se trouvent dans la région de l'archipel Juan Fernandez, à six cents kilomètres environ au large des côtes du Chili. Cela est indiqué dans le premier paragraphe du texte : "À la fin de l'après-midi du 29 septembre 1759, le ciel noircit tout à coup dans la région de l'archipel Juan Fernandez, à six cents kilomètres environ au large des côtes du Chili."3. La date annoncée dans la première phrase du texte correspond au 29 septembre 1759.
4. Les détails qui indiquent que La Virginie est capable d'affronter la mer sont :5. Les éléments qui annoncent la tempête sont :
- "le vaisseau était d'une construction solide"
- "la cargaison avait été solidement arrimée"
- "l'équipage était composé d'hommes aguerris et compétents".
- "le ciel s'était obscurci"
- "le vent soufflait de plus en plus fort"
- "les vagues se formaient de plus en plus grosses".
6. Les termes qui soulignent la force de la tempête sont :7. La phrase qui annonce l'aventure dans ce texte est : "C'est alors que la tempête éclata." Elle est introduite par les mots "soudain" et "s'abattit".
- "les vagues déferlaient avec une puissance effrayante"
- "les éclairs zébraient le ciel"
- "les roulements du tonnerre couvraient le fracas de l'eau et du vent"
8. Les descriptions du dernier paragraphe sont :9. La fin de ce texte laisse supposer que La Virginie et son équipage ont réussi à traverser la tempête, car ils sont décrits comme "fatigués mais heureux d'être encore en vie". Cependant, il est possible que des dégâts aient été causés au vaisseau et à la cargaison, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la suite du voyage.
- "la mer déchaînée"
- "les vagues monstrueuses"
- "les éclairs illuminant la nuit noire"
- "les hurlements du vent"
Je donne mon avis.
Le capitaine de La Virginie a-t-il eu raison d'être si confiant ? Pourquoi ?
Réponse:
Le capitaine de La Virginie avait raison d'être confiant car il connaissait bien son navire et avait une grande expérience de la mer. De plus, il avait remarqué les signes annonciateurs de la tempête et avait pris les mesures nécessaires pour faire face à la situation. Malgré la force de la tempête, il a réussi à maintenir son navire à flot et à sauver son équipage. Par conséquent, sa confiance était justifiée et sa gestion de la situation a été un succès.
Des mots, encore des mots.
Pour parler de bateaux et de marins, tu peux utiliser :▪ des mots qui se rapportent aux embarcations:
bateau - navire - paquebot - goélette - radeau - canot - pirogue-chaloupe - zodiaque - frégate.
• des mots qui se rapportent aux parties d'un bateau :
mât - gouvernail - voile - rame - aviron - ancre - pont - coque - hublot - cabine - soute - cale.
• des mots qui se rapportent à l'équipage :
commandant - capitaine - matelot - mousse - marin - navigateur - timonier.
J'écris.
Robinson fait naufrage dans une île. Fera-t-il des rencontres ou restera-t-il seul ? Imagine et rédige une suite à ce récit d'aventures.
Réponse:
Robinson se retrouve seul sur l'île pendant plusieurs jours, mais un matin, il est réveillé par des cris. Il se dirige vers la plage et découvre des naufragés comme lui, qui ont réussi à s'en sortir. Parmi eux se trouve une jeune femme nommée Sophia, avec qui Robinson se lie d'amitié. Ensemble, ils décident d'explorer l'île et de trouver un moyen de quitter cet endroit isolé.
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